Actus

2023-02-02

Même si tu n’es qu’au début de ta carrière, tu sais pertinemment que le tourisme doit sans cesse se réinventer pour répondre aux nouveaux enjeux (en gros, tu ne vas pas t’ennuyer

). Et pour ça, les pros se réunissent régulièrement pour plancher sur les axes à mettre en place comme lors du forum « A World For Travel » qui s’est déroulé à Nîmes les 27 et 28 octobre derniers. Tu veux savoir ce qu’il s’y est dit ? Go, on te dévoile les grandes lignes de ce temps fort dédié au tourisme durable.


Un forum de pros pour penser un tourisme plus vertueux

« A World For Travel » (AWFT pour les initiés), c’est un peu la grande messe pour décider de ce que sera le tourisme de demain. Et surtout, réfléchir de manière collaborative pour rendre cette activité plus vertueuse face aux enjeux contemporains et à venir. Rien que ça.

Car comme tu le sais, voyager, c’est bien, mais ça génère beaucoup d’émissions de CO2 (et ça, c’est paaaas bien

). Allez, p’tit focus sur l’impact du tourisme sur notre chère planète : selon le cabinet Roland Berger, le voyage représente près de 5 % des émissions mondiales de CO2 (un chiffre qui devrait grimper de 25 % en 2030) et le transport aérien de 2,5 % à 3 %. Du coup, l’objectif est désormais de trouver des alternatives pour continuer à voyager, mais de manière plus responsable. La clé : la décarbonation. Pour Didier Brechemier, responsable mondial Transport, voyages et logistique du cabinet Roland Berger, « cette industrie doit aller plus loin dans la décarbonation. Les gens veulent continuer à voyager, mais ils veulent des actions concrètes ». Et ça, ça coûte cher : le cabinet estime qu’il faudrait environ 1700 milliards d’euros pour intégrer les carburants durables (SAF) en conformité « avec les engagements d’incorporation européens de Refuel EU ou ceux de IATA à l’horizon 2050 » (et ce, rien que l’aérien).

Didier Brechemier rappelle également que ces objectifs ne pourront être atteints que grâce à une solide et étroite coopération entre le secteur public et privé mais aussi avec les entreprises et les États.


Les représentants des 193 États réunis en octobre 2022 pour l’assemblée de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) se sont fixés pour objectif de supprimer les émissions de carbone d’ici à 2050. Costa Croisières, le précurseur du Gaz naturel liquéfié

Au cours du forum « A World For Travel », Davide Triacca (le directeur du développement durable chez Costa Croisières) est intervenu afin de rappeler que le Gaz naturel liquéfié (GNL) pourrait réduire les émissions de CO2 de 25 %. Costa Croisières est d’ailleurs l’une des premières compagnies à avoir utilisé le GNL.

« Il s’agit d’une combinaison de piles à combustible et de batteries permettant d’abord aux navires de parcourir, disons, le dernier kilomètre avant d’entrer dans le port sans aucune émission, puis de s’éloigner. Nous considérons le GNL comme notre carburant de transition, ce qui signifie qu’il s’agit d’une étape intermédiaire avant la prochaine rupture technologique ». Car à terme, la compagnie souhaite exploiter une flotte neutre en carbone d’ici 2050.


AWFD 2022 : les axes de travail décidés lors du forum

Le cabinet Roland Berger a identifié 5 principaux axes de travail (ça rigole pas).


#1 Développer la collaboration

Tous les acteurs du tourisme doivent collaborer, que ce soit dans le privé ou le public (pas de jaloux). Car oui, tout le monde devra participer pour mener à bien la transition qui va sans nul doute coûter très cher.


#2 Réduire les GES (mais si, les gaz à effet de serre)

Selon l’association professionnelle de l’industrie du voyage d’affaires et du MIC Global Business Travel Association, 60 % de leurs entreprises adhérentes ont mis en place un programme de durabilité pour la gestion de leurs voyages. Si le chiffre est louable, tu calcules rapidement que cela signifie que 40 % n’en ont pas… CQFD mon cher Watson.


#3 Booster l’engagement de chacun à limiter son impact environnemental

« L’information et l’éducation des consommateurs sont la clé de la transformation durable ». Ce constat dressé par Christian Delom, le secrétaire général de A World For travel, met en lumière l’un des points stratégiques de la transition du tourisme : la PÉDAGOGIE. Il est crucial d’informer et de former pour impacter positivement le comportement de chacun.


#4 Améliorer l’impact social

GES, empreinte carbone, émission CO2… L’impact environnemental est bien évidemment le principal enjeu des pros du tourisme. Mais pas que ! Ils doivent également prendre en considération les dimensions sociales et sociétales (la RSE, tu maîtrises, pas vrai ?).


#5 Prioriser les investissements

Tu l’auras bien compris, il faut un très beau budget pour atteindre les objectifs fixés. D’où l’importance de donner la priorité aux investissements pour développer les voyages durables.

D’ailleurs, au cours d’une table-ronde intitulée « Billions available » (« Des milliards à disposition »), Henry Briance, managing director du fonds spécialisé dans le secteur du tourisme Certares, a rappelé que les investisseurs n’apprécient guère les entreprises peu engagées en matière de RSE (à bon entendeur).

Mettre en place des décisions et des actions pour un tourisme plus responsable et durable feront sans aucun doute partie de ton quotidien. Car les pros de ce secteur doivent sans cesse faire preuve de résilience afin de faire face aux enjeux auxquels ils sont confrontés et pour permettre aux touristes de continuer à voyager. Mais on sait pertinemment que tu as les épaules assez larges pour ça car ta formation à l’IEFT t’y prépare chaque jour !