Voyager au cœur du monde animal

2022-10-22

As-tu déjà entendu parler de la biophilie ? Minute scientifique : ce terme est utilisé pour représenter l’amour fondamental de l’Homme pour le vivant, en gros, son besoin de lien avec la nature. Pour preuve, il n’y a qu’à observer la fascination des humains pour les animaux sauvages ! Le tourisme animalier, ou faunique, rencontre d’ailleurs un franc succès. Admirer les « Big Five » africains (lion, léopard, éléphant, buffle et rhinocéros) ou encore le coloré Quetzal au Costa Rica est chaque année l’objectif de nombreux adeptes. Oui, mais voilà, le safari tradi est aujourd’hui décrié et les touristes veulent pouvoir voyager dans un environnement respecté et écoresponsable. Est-ce possible ? Allez, Karen Blixen / Denys George Finch (mais siii… Out of Africa), enfile ton pantalon cargo, tes rangers, prends tes jumelles et ton, on t’emmène au cœur de notre très chère Nature.

Le tourisme faunique (ou de faune sauvage) est depuis toujours présent dans les voyages. D’ailleurs, selon l’ONG World Animal Protection (WAP), il représente un marché d’environ 250 millions de dollars (soit près de 225 millions d’euros) !

On te rafraîchit la mémoire ? Alors, ce tourisme faunique est basé avant tout sur l’observation et l’interaction avec la vie animale locale au sein de leurs habitats naturels (mais aussi avec des animaux en captivité, dans les zoos ou les parcs animaliers). On le retrouve dans de nombreux pays, essentiellement en Afrique, en Amérique du Sud, en Australie, en Inde, au Sri Lanka, en Indonésie, au Bangladesh, en Malaisie, au Canada et aux Maldives. Et le succès de ce tourisme animalier ne cesse de croître !

Toutefois, s’il est intrinsèquement lié à l’écotourisme et au tourisme durable, avec une approche respectueuse par des acteurs engagés, ce tourisme peut également compromettre la vie animale. Certains proposent en effet des voyages avec une forte intervention auprès des animaux (allant jusqu’à la chasse) ce qui perturbe leur écosystème (alimentation, nidification, etc.). Selon World Animal Protection, « le tourisme animalier condamne quelque 550 000 animaux sauvages à une souffrance généralement invisible ». En outre, le safari est une activité particulièrement énergivore (4×4, hélicoptères, piscine à débordement, lodges isolés difficiles à approvisionner… Plutôt antinomique de la mission initiale).

Il est toutefois possible de visiter aujourd’hui des réserves fauniques écoresponsables, qui prennent avant tout en considération les besoins et le bien-être des animaux.


Les questions à se poser pour voyager dans la faune de manière responsable :

  • Les animaux ont-ils assez d’espace pour se mouvoir ?
  • Les animaux semblent-ils en bonne santé ?
  • Les animaux semblent-ils dressés ?
  • Est-il possible d’interagir avec les animaux (photo, câlin, etc.) ? Des interactions de ce type n’ont rien de naturel pour les animaux.
  • Y a-t-il des bébés animaux ? Les sanctuaires ne pratiquent pas la reproduction.

Voyager au cœur de la nature, oui, mais de manière responsable ! Et c’est aujourd’hui possible grâce à des acteurs engagés qui redessinent les fondamentaux du tourisme faunique. Mieux encore : les voyageurs peuvent aller plus loin qu’une simple observation et être pleinement acteur du bien-être animal (et ça, c’est top).

Parc National Kruger en Afrique du Sud ou du Serengeti en Tanzanie, réserve nationale du Masai Mara au Kenya… Parcourir la savane est le rêve de nombreux touristes ! La bonne nouvelle, c’est que les professionnels ont pris conscience des enjeux ET des attentes des touristes en matière d’impact et de responsabilité. Du coup, de nombreuses initiatives ont vu le jour, à l’image de 4×4 électriques en Tanzanie où le Grumeti Hills Lodge dans le parc du Serengeti propose des safaris silencieux à ses clients.

Les hébergements deviennent également plus « éco-friendly » avec des installations solaires, comme au Xigera Safari Lodge au Botswana, ou encore en devenant plus sobre en eau (le Mara River Post en Tanzanie a installé un système de collecte pour récupérer et garder l’eau de 

 dans des réservoirs géants).

Difficile d’établir un classement, tant les sites animaliers sont multiples mais tout aussi subjuguants. Mais, comme il faut tout de même en citer quelques-uns, on te propose une petite sélection (bien loin d’être exhaustive) pour parcourir les trésors de la nature à travers le monde :

  • Nosy Be à Madagascar : en plus de paysages magnifiques, tu vas pouvoir admirer des serpents, des lémuriens et même nager avec des tortues (la réserve naturelle protégée de Nosy Tanikely ressemble juste à un aquarium avec 6 mètres de fonds) ;
  • le parc national de Yellowstone te permet de croiser au choix des ours noirs, des wapitis, des loups mais aussi des bisons ;
  • du côté du Grand Nord canadien, les stars sont les impressionnants bélugas et les ours blancs ;
  • le Dawson-Lambton Glacier en Antarctique abrite les manchots empereurs. Sublime !

Voyager pour découvrir ce que la nature a à nous offrir est une expérience hautement enrichissante. Mais tu peux aller encore plus loin en te tournant vers des prestataires qui te rendent acteur de ton séjour, comme :

  • A Xi’an en Chine, Real Gap Experience propose de nourrir et de soigner les pandas (qui ne sont plus que 1 000 dans le monde) ;
  • L’Elephant National Park de Chiang Mai (en Thaïlande) se distingue des autres camps : il récupère en effet les éléphants vieux, malades, maltraités ou dressés pour amuser les touristes (as-tu entendu parler de la cérémonie du Phajaan ? Elle a pour but de briser l’esprit de l’éléphant qui est attaché, étrangler, privé de sommeil et frappé avec des bâtons cloutés pour être ensuite « dressé »). Ici, pas de ça. Tu peux devenir bénévole pendant 4 semaines (ou seulement passer une nuit) ;
  • sur la côte de Colima au Mexique, Projects Abroad vous offre l’occasion de rechercher des œufs de tortue (malheureusement souvent sources de braconnage) pour qu’ils soient mis à l’abri dans un camp jusqu’à leur éclosion.


Parcourir le  pour être au plus près de la nature fait toujours autant rêver. S’il est possible de voyager au cœur de la faune, il est aujourd’hui urgent de le faire de manière responsable. Mais ça, tu le sais déjà et, grâce à tes acquis lors de ta formation à l’IEFT, tu seras un acteur engagé du tourisme de demain !